Séga GOUNDIAM

Séga Goundiam est titulaire d’un doctorat de mathématiques, spécialité informatique à l’université de Nancy-I (France). Cadre-manager pendant une trentaine d’années au sein d’une multinationale à des postes à responsabilités, il a exercé parallèlement une activité de professeur d’université en France et au Mali.
Conférencier à de multiples occasions sur les indépendances africaines et la crise de 2012 au Mali, il a participé également à différentes émissions dans des médias internationaux au sujet des crises au Mali (analyse des causes, solutions de sortie possibles, leçons à tirer). Séga Goundiam intervient depuis plusieurs années dans le cadre du projet TOKTEN (Transfert de connaissances par l’intermédiaire des nationaux expatriés) et auprès de PME et PMI au Mali.

Livre paru à La Sahélienne :

Mali. Réflexions sur un enchaînement de crises. De l’écroulement à l’émergence, essai, coll. Regards sur une crise, L’Harmattan/La Sahélienne et Presses universitaires du Sahel/La Sahélienne, 2014

Sirafily DIANGO

Sirafily Diango, né en 1959 à Gafoun, cercle de Bafoulabé, arrondissement de Koundian, est professeur de lettres, diplômé de l’École normale supérieure de Bamako.
Il a enseigné au Burkina Faso durant les années 1990 et maintenant au Mali, au lycée Massa-Makan-Diabaté de Bamako où il est responsable des activités artistiques et culturelles. Il a adapté et mis en scène avec la troupe du lycée une quinzaine de textes d’auteurs classiques : Amkoullel, l’enfant peul d’Amadou Hampâté Bâ, L’assassin du Banconi de Moussa Konaté, Janjon de Massa Makan Diabaté, Ville cruelle d’Eza Boto, le poème Chaka de Senghor, etc. Il a écrit et mis en scène une biographie de Senghor, Césaire et Damas, Il s’appelait Senghor (inédit). Il a également été membre actif du festival international du livre et du film Étonnants Voyageurs au Mali.
Il a publié coup sur coup romans, nouvelles et pièces de théâtre : Voyageur écrivant (2009, éditions Le Manuscrit, Paris), Un manteau pour le cinquantenaire (2012, éditions Tombouctou, Bamako).

Livre paru à La Sahélienne :

Il pleut sur le Nord, théâtre, coll. Regards sur une crise, La Sahélienne, 2014

Hommage à l’ethnologue et historien Youssouf Tata Cissé

Karamoko Youssouf, I ni wale

Permettez qu’en prenant la parole ici, je m’exprime au nom de certains collectifs qui tiennent à rendre hommage au professeur Youssouf Tata Cissé qui nous a quittés.

– Il s’agit du réseau de parents et amis, ici représenté par M. Kader Samaké et vous tous ;

– Il s’agit de ses nombreux collaborateurs enseignants-chercheurs, institutions maliennes et françaises confondues ;

– Il s’agit des milliers d’étudiants, enseignants et chercheurs qui l’ont fréquenté ;

– Il s’agit du collectif d’écrivains PEN Mali dont je suis le président… Il s’agit de la communauté des professionnels du livre et de l’écrit.

Le Mali salue aujourd’hui à travers cet homme un savant immense ! Un grand donso ! Un des chercheurs et écrivains maliens les plus illustres ! Un professeur iconoclaste qui a su se rendre disponible pour de nombreux chercheurs et étudiants.

Il a en effet contribué à l’Institut des sciences humaines du Mali, au Centre national de la recherche scientifique de France et à la prestigieuse Sorbonne, à qualifier notre pays et ses traditions orales, à apporter le témoignage de la qualité de nos systèmes pluricentenaires de transmission des savoirs et des patrimoines.

Le Mali, ses enseignants, chercheurs et écrivains joignent leurs voix à la mienne pour saluer l’ethnologue et historien de race qui a recueilli le meilleur des matériaux sur les grands empires, avec certains des traditionnistes les plus qualifiés. Disant cela, je salue la mémoire de Wa Kamisoko, son ami, son frère et fidèle compagnon… Le Mali salue en Youssouf Tata Cissé un chercheur qui a consacré toutes ses ressources et toute son énergie à son travail et qui a publié ses travaux, ce n’est pas le moindre de ses mérites.

Le travail titanesque qu’il a abattu s’est révélé être souvent un véritable combat, qu’il a livré et gagné, contre une frange d’académiciens qui ne voulaient pas reconnaître aux traditions orales la qualité de sources crédibles pour l’établissement de l’histoire africaine.

Youssouf Tata Cissé a terminé sa carrière au plus haut sommet académique.

Il est :
médaillé d’honneur du CNRS (France)
officier de la Légion d’honneur (France)
officier de l’Ordre national du Mali

I Cissé ! Tu as amplement mérité toutes ces distinctions.

Que seraient les études mandingues sans toi, que seraient les études maliennes sans toi ?

Nous sommes nombreux à avoir formulé le projet que tu puisses t’adresser à des cercles encore plus élargis. Car c’est la vocation des monuments humains comme toi, de dispenser leur savoir au sein et en dehors de l’école. Comme un grand karamako ! Car tu étais à toi tout seul une université vivante qui enseignait la connaissance de soi, en décryptant à merveille l’onomastique et la trame complexe des processus migratoires et de peuplement du Sahel. Tu pouvais parler du Mali, de Kayes à Kidal, en ethnologue dont le savoir foisonnant laissait complètement bouche ouverte ceux qui venaient à toi.

An balimaw, nous venons de perdre le plus grand historien-archiviste de notre pays. Il savait des choses sur toutes choses. L’une des marques de ce type de monument humain, c’est qu’à son contact, on ne se sent pas suffisamment intelligent, pas suffisamment de mémoire pour retenir tout ce qu’il vous raconte.

Comment cet homme a-t-il été bâti ? Formé ? Éduqué ? Où a-t-il pu capter une mémoire aussi immense ? Comment faisait-il pour être jeune avec les jeunes, pour se mettre au niveau du plus humble des disciples ? Pour être généreux et donner tout son temps à tous dans sa maison-université du boulevard Pereire ?
Dieu le Clément et Miséricordieux sait reconnaître les gens de mérite et mon « koro » ira au paradis, Incha’allah, comme tous les grands maîtres qui ont passé leur vie à transmettre leur savoir… avec générosité. Les ouvrages qu’il laisse derrière lui et ses travaux non encore publiés constituent une immense contribution pour la mémoire de nos sociétés maliennes et sahéliennes.
La charte du Mandé ou encore Manden Kalikan qu’il a mis en évidence a été reconnue par les Nations unies en 2008 comme source des droits de l’homme et inscrite depuis 2009 par l’Unesco au patrimoine immatériel de l’humanité.

Youssouf Tata Cissé, ce fut tout cela ! Et beaucoup plus encore !

Les collectifs dont je fais partie prennent l’engagement de perpétuer ta mémoire, koro Youssouf…

I Cissé ! Repose en paix !

Par Ismaïla Samba TRAORÉ,
Président du mouvement Malivaleurs
Président du collectif d’écrivains PEN Mali

Moussa Konaté, l’anti-musalaka

An balimaw aw salam Aleikoum !
Minisiri Buruno Mayiga
Konatéla kaw ! Furunyogonw ! siginyogonw ! baarakenyogonw ! Tériw ! balimaw !
Aw bè bonya bè Kuma la
Nin dakuru nyè damado ye taasibila ye k’a nyèsin banbagato ma. Ka bo a jènyogonw ni barakènyogonw yoro, n’oyé écrivainw ni éduteuruw ye.

L’honneur me revient, en cet instant chargé de tristesse, de prendre la parole au nom de l’OMEL dont le président Hamidou Konaté ici présent, au nom de la Ligue des Écrivains du Mali dont le président Doumbi Fakoly ici présent, au nom du collectif d’écrivains PEN International Mali, au nom des écrivains maliens dans leur ensemble, au nom des éditeurs maliens dans leur ensemble, au nom de tous les professionnels du livre et de l’écrit, du Mali, d’Afrique, de France et du monde dont certains ont fraternisé grâce à Étonnants Voyageurs, au nom de tous les militants qui font bouger le monde par leur réflexion et leurs écrits, l’honneur me revient donc de transmettre les sentiments que nous éprouvons avec la disparition de Moussa Konaté.

Je voudrais trouver les mots qu’il faut pour dire à tous ce que fut la place de Moussa Konaté dans l’histoire des idées, le combat démocratique, le combat pour le rayonnement de l’éducation et de la culture. Le combat pour la professionnalisation des métiers du livre au Mali. Le combat pour faire du Mali une destination pour les écrivains du monde entier, à travers le festival Étonnants Voyageurs dont il était coprésident.

C’est donc un sujet vaste ! Très vaste ! Moussa a embrassé tout ça ! Et plus encore !

Le temps et les circonstances ne nous permettent pas d’évoquer sa vie, ses écrits, ses engagements, tous ces combats multiformes qu’il a livrés. L’homme a écrit et publié près de quarante livres. Quarante livres destinés à documenter maîtres d’écoles et professeurs d’ici et d’ailleurs ! Élèves et étudiants d’ici et d’ailleurs ! Journalistes et chercheurs d’ici et d’ailleurs! Hommes politiques et décideurs de tous niveaux ! Mais aussi, agriculteurs, artisans et pasteurs qui sont alphabétisés en langues maliennes.

Près de quarante ouvrages de réflexion critique, d’essais politiques, romans, pièces de théâtre, littérature de jeunesse.

Que de nuits blanches faut-il dans une vie pour écrire seulement un ou deux livres ? Moussa a utilisé son capital vie pour écrire. Il s’est consumé pour créer. Il a fallu beaucoup de renoncements et beaucoup de distance par rapport aux bruits du quotidien, pour se soustraire et créer. Dans la solitude la plus extrême. Peu de gens en une génération peuvent réussir ce qu’il a fait.

Lui l’a réussi, lui l’anti-Musalaka ! L’anticonformiste ! Le forçat de l’écriture pour employer une expression qui fut donnée à Balzac !

Cet homme n’est pas mort, car il survit à travers ses écrits, sa pensée ! C’est bien la sagesse chinoise qui a dit que « pour être un homme, il faut avoir planté un arbre ou écrit un livre » !

Famille Tiény Konaté, vous qui avez donné au Mali tant de fils et filles illustres, permettez que je salue quelques-uns des aînés de cette famille, au premier rang desquels mon homonyme Ismael Konaté, un innovateur de premier plan, homme de cœur et de conviction qui a brillé par la qualité et la pertinence de ses engagements, le Pr Sanoussi Konaté, qui signe un remarquable ouvrage sur cinquante ans de politique de santé au Mali… Tous les autres que je ne saurais nommer. Que l’on me permette de terminer par le cadet, Ousmane Tiény, romancier et critique littéraire reconnu… vous qui avez donné au Mali tant de fils et filles illustres, je vous vous prie s’accepter la reconnaissance et les condoléances de l’OMEL, de PEN International Mali, de la Ligue des Écrivains du Mali. Pour avoir donné au Mali et à l’Afrique l’écrivain malien le plus important de sa génération.

Salut, Moussa ! Les confrères et la nation malienne toute entière te disent ceci :

Tu as rempli ta part de contrat dans la construction de la grande bibliographie malienne et africaine. Tu as rempli ta part dans l’édification d’une école et d’une société maliennes mieux ancrées. Tu as rempli ta part de militant dans le combat pour les libertés.

Au cours des années 1980, tes lecteurs et ton cercle d’amis sentaient déjà que tu repousserais toutes les limites de l’engagement. Car ta passion du Mali était densifiée par ta capacité d’indignation, ton refus de la complaisance et de la médiocrité. Tu as compris avant beaucoup de gens que nous étions dans une crise de valeurs et par conséquent dans une crise de société tout à fait insidieuse. En cela tu fus un visionnaire.

Tu as su dénoncer les dérives politiques à un moment où les militants étaient rares. Tu as pris des risques politiques sans limites avec certains de tes écrits. La médiocrité dans laquelle le pays était tombé t’empêchait de dormir !

Ta conversation était obsessionnellement orientée sur le pays, ce qu’il était devenu. Tu débattais tout le temps. Jusqu’à déprimer. Rarement nous avons rencontré un homme comme toi, obsédé par son pays. Et lorsque tu t’es expatrié, ce fut pour mieux te consacrer au Mali. Après avoir contribué à créer des emplois ici, tu as posé aussi un pont entre le Mali et le monde. À travers ta présence dans les médias et forums, à travers ta société de diffusion, à travers Étonnants Voyageurs ! Tu as contribué à donner du Mali l’image d’un pays qui pense ! Qui se bat ! Qui apporte de la qualité dans l’échange mondial. Tu as admirablement servi ton pays et l’Afrique. Sans penser à ton propre confort, sans ménager ton énergie et ta santé.

Ce que tu laisses derrière toi est impérissable.

Puisse Dieu inscrire cette immense contribution au titre de tes Baradji et Sininyèsigi.

Pour terminer, j’invite mes compatriotes à méditer ces phrases du penseur arabe malien Sidi Yehia Et Tadelsi, qui vécut à Tombouctou au XVe siècle et qui a donné son nom à une mosquée de cette ville :

Et Tadelsi a écrit ceci :
Souviens-toi le souvenir est plein d’enseignements utiles ;
dans ses replis il y a de quoi désaltérer l’élite de ceux qui viennent boire ;
N’as-tu pas vu que si la trace de ceux qui mettent de l’ardeur
à être généreux mérite d’être citée, la trace laissée par les penseurs
est plus digne d’être estimée encore.
La disparition d’une intelligence de ce monde est un deuil
qui se manifeste en tous pays et chez les hommes de valeur.

Ismaïla Samba Traoré
Écrivain et éditeur
Président du collectif d’écrivains PEN Mali
Porte-parole

Samedi 8 juin 2013 : Anw be yan ! kermesse alter-créative

8 juin 2013 - Bamako - Kermesse Anw be yan !

Samedi 8 juin 2013, au Parc national de Bamako, aura lieu la kermesse Anw be yan ! au bénéfice des enfants déplacés du Nord-Mali.

Le collectif d’associations Mali Je Reste, Yeta, la galerie Dia Bé et Donka Yiriwa vous invitent à assister aux :
conférences-débats
− « Islam et modernité au Mali »
− «Occupation du Nord par les groupes armés et répercussion sur le présent et l’avenir du Mali »

À partir de 12 h, espace Amphi des idées, sous la paillotte
Intervenants Ismaïla Samba Traoré, Hanane Keïta, Djibril Koné et Mohamed Ag Erless
Modératrice Ramata Diaouré

Article de L’Essor paru sur le livre « Gouvernance participative et pratiques démocratiques au Mali »

Un article est paru sur Gouvernance participative et pratiques démocratiques au Mali, dirigé par Modibo Kéita et Ambroise Dakouo
Vous pouvez le consulter en cliquant sur ce lien :

Gouvernance participative et pratiques démocratiques au Mali, dirigé par Modibo Kéita et Ambroise Dakouo

Quatrième de couverture : Au moment où le Mali vit une crise profonde et multiforme qui risque de remettre en cause ses acquis démocratiques et d’annihiler tous les efforts pour le développement national entrepris depuis l’Indépendance, la publication de cet ouvrage sur la gouvernance sonne comme un appel à une prise de conscience. Tournant le dos aux lamentations et aux querelles de chapelles, les auteurs de cet ouvrage se proposent d’accompagner les acteurs publics que sont les décideurs des collectivités territoriales dans l’accomplissement de leurs missions pour la délivrance d’un service public de qualité aux populations dans un contexte de crise.

 Les auteurs : Ambroise Dakouo est chercheur à l’Institut du local (IDL), et chargé de l’initiative Gouvernance, décentralisation et développement local à ARGA-Mali.
Modibo Kéita, docteur en sciences sociales, est coordinateur national du réseau Réussir la décentralisation (RLD-Mali).

Parution : 2013
Coédition avec L’Harmattan.
176 p.
ISBN : 978-2-343-00675-8
Format : 13,5 x 21,5 cm

Acheter le livre :
– Dans tous les points de vente des éditions La Sahélienne
– Sur le site de l’Harmattan (version papier ou numérique)

Revue de presse :

Anthologie de la poésie malienne, dirigée et présentée par Ismaïla Samba Traoré

Quatrième de couverture :
« Souviens-toi le souvenir est plein d’enseignements utiles ; dans ses replis il y a de quoi désaltérer l’élite de ceux qui viennent boire ;
N’as-tu pas vu que si la trace de ceux qui mettent de l’ardeur à être généreux mérite d’être citée, la trace laissée par les penseurs est plus digne d’être estimée encore.
Les parfums du vent d’est rendent à l’homme la vigueur de l’esprit ;
Il va alors rejoindre ses compagnons et les aider de son bras ;
La disparition d’une intelligence de ce monde est un deuil qui se manifeste en tous pays et chez les hommes de valeur. »

Sidi Yéhia et Tadelsi, poète arabe décédé à Tombouctou en 1463 et inhumé dans la mosquée qui porte son nom.

L’auteur : Ismaïla Samba Traoré est un poète et romancier qui a travaillé dans différentes structures de l’administration malienne comme chercheur, directeur ou membre de cabinet ministériel. Il a présidé l’Union des écrivains maliens entre 1984 et 1988 et a assuré à partir du congrès de Grand Bassam en 1985 le secrétariat général de l’Union des poètes et écrivains africains. Il est président de PEN-Mali et du mouvement Malivaleurs. En 1992, il fonde à Bamako les éditions La Sahélienne.

Parution : 2013
Coédition avec L’Harmattan.
186 p.
ISBN : 978-99952-54-62-9
Format : 13,5 x 21,5 cm

Acheter le livre :

– Dans tous les points de vente des éditions La Sahélienne