Nation en sommeil de Aboubacar Maiga

C’est un recueil qui vient enrichir la poésie malienne, genre dans lequel la production se révèle encore bien maigre, tant il est difficile et privé des faveurs du public. Préfacé par Alassane Souleymane, Nation en sommeil (suivi de Nouvelles du Mali) est le nouveau livre d’Aboubacar Maïga, journaliste à l’ORTM et enseignant d’université.

C’est d’abord un livre intime où, avec des vers qui cascadent comme une chute d’eau, le poète célèbre le Mali, ses monuments, le palais de Koulouba, Bamako. Il rend hommage aux artistes, aux Aigles, chante son amour pour ses parents, ses petites sœurs.

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Cependant, rapidement, la poésie explose et le poète, faisant un précepte de cette phrase d’Abdellatif Laâbi « plonger le bistouri partout où l’homme a mal », s’insurge contre la souffrance, exprime son insatisfaction, refuse la facilité et l’ordre établi. Nation en sommeil, poème éponyme du livre peint sans concession les tares qui ont permis les dérives actuelles du pays : corruption, népotisme, spéculation foncière. Les crises, l’éducation, l’immigration, la cherté de la vie, les maladies, le basculement des normes sociales n’échappent pas à la lucidité douloureuse du poète. « Des empires, tu devins pays des carriéristes salariés sans vocation/Si nous ne sommes pas en train de prier, sommes en train de jeûner/Sinon dans l’embouteillage simulant de vaquer à nos occupation/Le reste du temps au grin, aux mariages, aux baptêmes ou au dîner/On ne trouve jamais un employé à son poste au moment où il faut/Même la secrétaire vient quand il lui chante après levée du drapeau/Quatre heures dans la circulation, deux heures et demie au bureau », crie-t-il.

Dans Rien, il y a une bonne dose de désespoir et de morbidité. Ce poème comporte des aphorismes pessimistes, résonne de questions existentielles qui renvoient au texte De l’inconvénient d’être né du grand pessimiste roumain, Emile Cioran : « A peine né, on prie déjà pour ce qu’on n’a pas encore commis/Et c’est juste là le gouffre d’où découlent tous nos tourments !/Croire juste pour croire, nos temples remplis sans vraie foi/A nous un monde à la fois petit et vaste, simple et compliqué/Avec une vie si courte et comblée d’inattendus!/Mais pourquoi nous devons être et un jour ne plus être ?/ Pourquoi même naître ?/ pourquoi venir porter ces galères et ces haines ? » (Rien, P.24)

Les questions existentielles posées par Aboubacar Maïga renvoient aussi à la perception que nous avons du temps. Perception selon laquelle la vie est linéaire : un parcours, on vient au monde et on meurt au final. On va d’une extrémité à une autre. Il est clair que personne ne peut fournir des réponses à ses questions. Il a les réponses au fond de lui-même. Ou peut-être les ignore-t-il lui aussi. Et bienheureux les ignorants. Dans son texte, Emile Cioran aussi fait prendre conscience à l’homme de sa finitude et est près d’évoquer l’absurdité de cette vie qui « ne vaut pas la peine d’être vécue » : « Si, autrefois, devant un mort, je me demandais : « A quoi cela lui a-t-il servi de naître ? », la même question, maintenant, je me la pose devant n’importe quel vivant ». (De l’inconvénient d’être né, P.10)

Et c’est évidemment à ce texte que Sami Tchak, le Togolais, dans La Fête des masques, fait un clin d’œil lorsqu’il fait dire à Alberta ses propos teintés de pessimisme : « Parfois, je pense que ça ne vaut pas la peine de naître. Mais, bon, quand on est déjà né, on doit faire avec. » (P.21)

Ce recueil est apporte plus-value à la littérature universelle, celle des Voltaire, Shakespeare, Camoes, Goethe, Cervantès, Dostoïevski, en ces sens qu’il en aborde quelques thèmes (universels) tels que l’amour, la mort, la liberté. La parole y est éclatée avec une surcharge d’images, une absence de contrainte syllabique, et un déploiement des mots d’après une rythmique spontanée. On sait que depuis 1980, l’engagement dans la poésie africaine n’est plus une obligation, et la création, selon Jules Monnerot ( principal artisan de L’Etudiant Noir) devient « un procès solitaire où l’unique contrainte pourrait être la fidélité du poète à son inspiration personnelle. » Dans le recueil, le poète réussit à faire de la poésie un enregistrement du malaise social, en ce sens qu’il ne manque pas de toucher à la récente crise que le pays a traversée.

Boubacar Sangaré

Cérémonie d’hommage à la mémoire du professeur Issiaka Bagayogo

Le Directeur de la Sahélienne édition, Ismaila Samba Traoré, Président et fondateur de PEN Mali a organisé une cérémonie d’hommage à l’Université de Bamako à la mémoire du professeur Issiaka Bagayogo. C’était le Mercredi 12 Aout en présence de quatres anciens Ministres de l’enseignement supérieur, de nombreux professeur émérites et des doctorants. Les échanges on porté sur le livre le Delta intérieur du Niger publié à titre posthume par la Sahélienne avec une préface de Samir Amin.

Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien ci-dessous

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« De la Poésie à la Prophétie » de AÏcha Diarra

Coninoconos, De la Poésie à la Prophétie

Publié le 17 Août 2015  par La Sahélienne

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L’auteur : Aicha Diarra née en 1994 à Bamako, est la plus jeune écrivaine malienne pour avoir publié son premier livre à l’âge de 17 ans. A partir de 2012, elle intègre les activités du programme jeunesse du Mouvement Malivaleurs et s’impose dans les média et les forums comme figure emblématique du plaidoyer sur le leadership des jeunes.

Bibliographie

Les larmes de la tombe, La Sahélienne/L’Harmattan, 2011

Coninoconos, de la poésie à la prophétie, La Sahélienne, 2015

 

Concours national « Transcrire la mémoire de notre société »

Un article est paru sur la conférence de presse du concours national  : « Transcrire la mémoire de notre société »,  initié par le mouvement Malivaleurs en partenariat avec La Sahélienne éditions, PEN Mali, le ministère de l’Éducation nationale et la radio Tabalé.

C’est un concours de recherche et d’écriture ouvert du 1er juin au 7 septembre 2015. Il s’agit de faire des investigations sur les hommes et femmes bâtisseurs, travailleurs infatigables, patriotes, citoyens exemplaires en écrivant leurs parcours. Les leçons tirées de ces récits de vie pourraient profiter aux nouvelles générations pour bâtir un pays apaisé, un Mali meilleur.

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Le concours prévoit des prix selon la catégorie d’âge (junior et senior).

Pour participer au concours, contacter la commission d’organisation :
tél. : + 223 75 71 72 38
courriel : sahelienneedition@yahoo.fr ou malivaleurs@yahoo.fr

Voir le règlement du concours sur le site du mouvement Malivaleurs.

L’occupation du Nord du Mali, de Doumbi-Fakoly, Hamidou Magassa, Ciré Bâ et Boubacar Diagana

Les auteurs : Malien d’origine, sénégalais d’adoption, panafricaniste par conviction, citoyen du Monde Noir par devoir de combat, Doumbi-Fakoly est né en 1944 à Kati. Titulaire d’un DES de banque, il a été cadre supérieur au sein de la Banque Internationale pour l’Afrique Occidentale. Sa bibliographie est riche de trente-cinq livres et d’une thématique variée. Elle englobe l’essai et le récit historique aussi bien que la fiction romanesque et la littérature jeunesse.

Hamidou Magassa, linguiste et anthropologue de formation, est consultant socio-économiste, enseignant et chercheur en sciences humaines depuis plus de 30 ans.

Ciré Bâ et Boubacar Diagana sont des Mauritaniens vivant et travaillant en France. Ciré Bâ est historien. Cadre associatif à Paris, il travaille depuis de nombreuses années dans le secteur de la demande d’asile et l’insertion des populations étrangères. Boubacar Diagana est docteur en géographie et diplômé en sciences de l’environnement, en gestion des eaux et en anthropologie des dynamiques interculturelles. Il est cadre dans l’administration publique française à Rouen.

Parution : 2012, coll. Regards sur une crise.

Télécharger le communiqué de presse.

Revue de presse :

Acheter le livre :

– Voir les points de vente de la collection Regards sur une crise.
– En Mauritanie : contacter M. Selami Ahmed Meki au 22 30 89 39 ou par e-mail : ahme65delmeki@yahoo.fr.

Rencontre Mali urgence – Marseille, 12, 13 et 14 juillet 2012

RENCONTRE MALI URGENCE À MARSEILLE LES 12-13-14 JUILLET 2012
Maison de la Mutualité
1, rue François Moisson
13002 Marseille
Accès : Tram L2 : Bd des Dames/République métro L2 : Joliette

Télécharger le programme en PDF

PROGRAMME DES JOURNEES DE LANCEMENT DE l’ASSOCIATION AMHM

Jeudi 12 juillet : État des lieux : interventions/débats

9h-9h30
Accueil des participants café

9h30-10h45
La situation sociale, Dr KANTE Mamadou
La situation économique, M. CAMARA Bakary

10h45-11h : pause café

11h-12h15
Les forces en présence, Dr KONE Issa
Intervention en situation de crise, réfugiés et déplacés internes, Dr TRUZE Philippe

12h15-14h : pause déjeuner

14h-16h
De quoi cette crise est-elle le nom ? Réflexions d’un homme de culture, M. TRAORE Ismaïla, auteur-éditeur

Vendredi 13 juillet : Constitution de l’association

9h30-10h45 : présentation du projet

10h45-11h : pause café

11h-12h15 : débats

12h15-14h : pause déjeuner

14h-16h :
Conclusion
Adoption des textes fondateurs
Plan d’actions
Élection des membres du conseil d’administration et du conseil scientifique
Nomination d’un directeur exécutif

18h-20h :
Rencontre avec la communauté malienne de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur 

Samedi 14 juillet : Hommage au professeur Abdou TRAORE dit Diop

Exposition, vente de livres et débats

Tombouctou : Interview d’Ismaïla Samba Traoré par Radio Canada

Radio Canada interviewait ce matin Ismaïla Samba Traoré, directeur des éditions La Sahélienne, sur la situation de Tombouctou.
Elle est, dit-il, l’objet d’une agression internationale, en dépit du fait qu’elle représente, « avec ses savoirs, son synchrétisme religieux », l’un de « ces patrimoines bâtis sur la tolérance » laissés par les empires multiethniques du Mali.

Mausolées de Tombouctou : Ismaïla Samba Traoré s’exprime

Ismaïla Samba Traoré, écrivain et directeur des éditions La Sahélienne, interviewé pour l’AFP (Agence France Presse) le 1er juillet 2012, réagit à la destruction des mausolées de Tombouctou par les extrémistes d’Ansar Dine : « Vous avez affaire à la dimension la plus inculte, la plus barbare, la plus aveugle des intégrismes. »

(images : Sébastien Rieussec, juillet 2012)

Décès d’Abdou Traoré, dit Diop

Abdou Traoré, dit Diop, chirurgien, écrivain, député, homme engagé, auteur à La Sahélienne de Comment meurt l’autre moitié du Mali, paru en 2011, a disparu vendredi 15 juin 2012.