Tchakou le perroquet, de Diadji Dicko

Nous retrouvons, dans cet album à hauteur de tout petit, le jeune héros (il a un peu grandi !) de Nabi mon frère, Nabi, en compagnie de son ami le perroquet Tchakou. Une histoire d’amitié toute en sensibilité. « Mon ami Tchakou, je lui parle tous les jours. Il comprend tout. » Tchakou, un confident hors pair, sincère, compréhensif, adulte…

Un album tout simple. Des observations à la première personne et des questions, « Est-ce que les perroquets font des bébés ? » par exemple, qui resteront évidemment sans réponses… Un album attachant par la complicité qui unit l’enfant à son ami, et la tendresse qui s’en dégage.

Illustrations : Nafogo Coulibaly

Parution : 2010

Les jumelles du Kurumari, d’Ismaïla Samba Traoré

Ce petit roman, presque une nouvelle, prend comme point d’appui, la gémellité. On sait à quel point en Afrique (mais pas seulement) et quels que soient les peuples, elle peut être source de fierté, de croyances, d’interprétations, de rituels, voire de pouvoirs… pour ne rien dire de la fascination universelle qu’elle suscite. À Farabougou donc, naissent dans la joie générale, Adam et Hawa, petites filles en tous points semblables.

Charmantes, travailleuses et bien élevées, ainsi grandissent-elles, devenant du même coup fort sollicitées et bien vulnérables, notamment la plus jolie des deux… Le père la verrait bien mariée, la sœur ne sait que faire pour la remettre sur le droit chemin et la prémunir d’une telle perspective. Heureusement, les livres de la bibliothèque sont là, et aussi les camarades d’école et leur directeur, mobilisés avec bientôt tout le village : l’école pour laquelle tout le monde s’est battu est la meilleure des voies contre l’obscurantisme. Les parents retrouvent leur bon sens. Tout finit bien.

Le propos, on le voit, est résolument démonstratif. Le plus dur étant de lire, sans la moindre des poésies et dans les termes les plus crus, tous les désastres physiques qui guettent les jeunes filles trop légères, tout cela rompant avec le ton premier du récit (où on apprécie de lire les us et coutumes autour des jumeaux au Mali). Ou comment la littérature jeunesse se met, en y perdant parfois son charme, au service de l’éducation. Le petit ouvrage se clôt par quatre cas de gémellités « extrêmes » dans le monde.

Illustrations : Karim Diallo.

Parution : 2010

Maya et Taya, d’Ismaïla Samba Traoré

Maya est un beau bébé, mais son père s’apercevant de son handicap (atrophie des membres), décide de l’abandonner dans la forêt, car « voyez-vous, cela existe (…) des gens qui ont peur des malades ».

Recueillie et élevée par une lionne, Maya grandit dans la savane, puis se retrouve seule à la mort de sa mère adoptive. Devenue une jeune fille au ravissant visage, elle rencontre Taya, un étranger avec lequel elle se lie d’amitié. Sa vie devient plus douce jusqu’à ce que le jeune homme brise le pacte qui les lie : Maya se métamorphose alors en oiseau et disparaît…

Ce conte est dédié « aux nourrissons qui furent arrachés à la vie » et « au chagrin de leurs parents », annonçant ainsi le thème de l’abandon des enfants handicapés ; seule la lecture de la dernière page annonce l’espoir. Mais cela reste un conte, avec de la magie (dont le pouvoir est peut-être à rapprocher de celui de la tolérance ?) qui évoque le recours à la nature protectrice (la lionne), le courage, l’amitié, la déception et surtout la peur de la différence. Ici, ce n’est pas le phénix qui renaît de ses cendres, mais les larmes de l’oiseau qui redonne vie à l’être aimé.

Le fond du sujet, le rejet de l’enfant handicapé, est grave et son traitement, sous la forme d’un conte à destination de jeunes lecteurs, ouvre à une prise de conscience nécessaire.

Cette réédition bienvenue d’un ouvrage paru en 1990 aux éditions Jamana (Mali), offre à un texte d’une belle écriture classique, une nouvelle mise en pages, tout en conservant les beaux dessins d’origine en noir et blanc. Quoiqu’un peu sombres, ils accompagnent agréablement un texte dont la taille des caractères aurait sans doute gagné à être plus grande, pour une lecture plus aisée.

Illustrations : Louis Frégier

Parution : 2010

Disponible dans nos points de vente

Boubacar BA

Boubacar Ba est né en 1963 à Korientzé, dans le delta central du Niger. Il est diplômé de l’École nationale d’administration du Mali, option sciences juridiques. Après avoir créé et piloté pendant plus de dix ans l’ONG Éveil à Sévaré, il s’est établi à Bamako où il travaille comme expert en résolution de conflits au sein d’un projet des Nations unies.

Livre paru aux éditions La Sahélienne
Pouvoirs, ressources et développement dans le delta central du Niger, coll. 50 voix, 2010
– Justice transitionnelle et paix durable, coll. Regards sur une crise, 2012

Il n’y a qu’un soleil sur terre, de Mohamed Ag Erless

Quatrième de couverture : Les Kel-Adagh vivent dans « l’Adrar des Iforas », dans la région de Kidal, ville du même nom située à 1600 km environ de la capitale du Mali, Bamako. L’Adagh est renommé pour l’abondance et la qualité de sa littérature orale. Cette littérature constitue la cheville ouvrière de l’éducation traditionnelle qui vise à bâtir l’enfant à l’image de l’homme.
Dans l’Adagh, les contes, les proverbes, les devinettes, la poésie, la musique… ne sont pas l’apanage d’une couche sociale particulière.

L’auteur : Mohamed Ag Erless est né et a grandi dans l’Adagh. Chercheur en sciences sociales, actuellement directeur de la mission culturelle de Kidal-Es Souk, Ag Erless est un pur produit de l’Institut des sciences humaines du Mali, où il a débuté sa carrière il y a une trentaine d’années.

Parution : octobre 2010.
En coédition avec l’Harmattan.

Acheter le livre :
– Dans tous les points de vente des éditions La Sahélienne
– Sur le site de l’Harmattan (version papier ou numérique)

Revue de presse :

Du même auteur :
– La grossesse et le suivi de l’accouchement chez les touaregs Kel-Adagh (Kidal, Mali), Bamako : La Sahélienne, Hors collection, 2011
– Le patriote et le djihadiste (avec Djibril Koné), Bamako : La Sahélienne, coll. Regards sur une crise, 2012
– Proverbes et dictons touaregs (ill. Michel Damblant), Brest : éd. Géorama, 2014

Touareg 1973-1997, 25 ans d’errance et de déchirement, de Sidi Alamine Ag Doho

Quatrième de couverture : Cet ouvrage est le récit vécu de la longue marche de nomades appauvris par les sécheresses successives. Confronté aux dures lois de l’errance, chez lui et en dehors, à la mal vie, mais aussi à des éclaircies de solidarité et d’amitié brièvement vécues, un jeune garçon traverse les frontières des pays voisins, les retraverse sans jamais arriver à vivre une enfance normale. Devenu homme, il est témoin des turpitudes politiques des gouvernants et des rebellions qui en ont découlé.

L’auteur : Sidi Alamine Ag Doho est directeur de l’école de Tarkint, au nord de Gao. Au début des années 1990, il est opérateur de saisie aux éditions La Sahélienne. Il profite de ce très court moment de répit de sa vie mouvementée pour commencer à écrire des petits récits sur la société touarègue et à raconter ses années d’errance.

Parution : 2009
Ouvrage coédité avec l’Harmattan

Acheter le livre :
– Dans tous les points de vente des éditions La Sahélienne
– Sur le site de l’Harmattan (version papier ou numérique)

Du même auteur :
Chagrin nomade. La Sahélienne, Coll. La dune verte, 2011

Kuyatè, la force du serment de Drissa Diakité (2010)

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Le livre : Kuyatè, la force du serment repose opportunément la problématique de la tradition orale comme source de l’histoire africaine. Au moment où les fétichistes de l’écriture reviennent à la charge, arguant que le passé lointain de l’Afrique est absent du fait de l’inexistence de document écrit (sic), Kuyatè, la force du serment apporte la magistrale démonstration que la parole ancienne est en pays mandingue un merveilleux réservoir de connaissances historiques, de savoir-faire et de savoir-être.
Le titre Kuyatè réfère aux griots, ces détenteurs par excellence de la mémoire historique chez les Mandingues. Drissa Diakité nous donne à lire un récit palpitant relatant les principaux événements qui ont conduit à l’avènement de l’empire du Mali au XIIIe siècle. Il met en scène plusieurs figures historiques : Soumaworo Kanté, Soundiata Keïta, Tiramagan Traoré, Fakoli Kourouma, Kamadian Kamara, etc. et porte un éclairage nouveau sur le rôle des grands clans constitutifs du Manden.
Avec force, Kuyatè retrace en quelque sorte la genèse des héros fondateurs de l’empire du Mali au XIIIe siècle. Au cours des siècles qui suivirent, d’autres personnalités emblématiques poursuivront cette grande aventure humaine jusqu’au-delà des limites du continent africain.

L’auteur : Diplômé des universités de Caen et de Paris (Panthéon-Sorbonne), Drissa Diakité est historien, professeur à l’École normale supérieure de Bamako de 1982 à 1996, doyen de la faculté des lettres, langues, arts et sciences-humaines de l’université de Bamako de 1996 à 2006, il est l’auteur de nombreux travaux et publications consacrés à l’histoire de son pays.

Parution : 2010 (1re édition : 2009 avec L’Harmattan)
206 p.
ISBN : 99952-54-15-8
Format : 15,5 x 24 cm

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