Sanglots de joie, de Mohamed H. Coulibaly

Quatrième de couverture : 

Tandis que paraît dans le ciel doux soleil
Prometteur d’une journée ordinaire,
Sonne le clairon de la bataille
Perdue par les mendiants depuis fort longtemps.
Une bataille pour quoi ?
Un plat, un lit, un costume, une identité
Baroud pour être crédité
Du droit de répondre à autrui avec joie :
« Tout va bien, et toi ? »

L’auteur : Mohamed Hamady Coulibaly est né en 1982 à Anyama, Côte d’Ivoire. Après un court passage à l’École nationale d’administration du Mali, il fait une formation pour enseigner le français, l’histoire et la géographie dans les collèges. Il est en poste dans une école de Kita et anime un groupe de rap. Sanglots de joie est son premier ouvrage.

Parution : 2012
Coédition avec L’Harmattan.

Acheter le livre :
– Dans tous les points de vente des éditions La Sahélienne
– Sur le site de l’Harmattan (version papier ou numérique)

Conférence « Pratique démocratique et fracture des valeurs »

À l’occasion de l’« Atelier de création contemporaine sur le changement au Mali » organisé du 20 au 30 mai 2012 par le Centre culturel Kôrè de Ségou (fondation Festival sur le Niger) et le centre Soleil d’Afrique de Bamako, Ismaïla Samba Traoré a été invité à prononcer une conférence sur le thème « art et démocratie ».
Vous trouverez en fin d’article les informations concernant cet événement.

Afficher le document en PDF : I.S.Traoré – Pratique démocratique et fracture de valeurs

Si vous souhaitez reproduire ce texte, merci d’en indiquer l’auteur et de donner le lien vers cet article. 

Pratique démocratique et fracture des valeurs

Conférence d’Ismaïla Samba Traoré, écrivain et éditeur (21 mai 2012)

Lorsque les organisateurs m’ont demandé d’animer une conférence sur le thème « art et démocratie », j’ai tout de suite changé l’axe l’approche du sujet en modifiant l’intitulé.

Je vais en effet privilégier une réflexion fondée sur le rapport entre « culture et démocratie ».

Il me semble que le concentré qui donne naissance aux arts, qui inspire la pratique artistique, et qui est en même temps son produit, c’est la culture. Je m’intéresse au concentré de synthèse. Ce qui apparaît au carrefour des patrimoines matériels et immatériels. Ce qui englobe les différents segments de la pratique artistique, les différents genres artistiques, artisanat compris.

En disant donc « culture et démocratie », je ne m’éloigne pas des préoccupations des organisateurs.

Quand on dit « démocratie », il ne s’agit pas d’une idée récente mais d’un concept assez ancien qui remonte à l’Antiquité. C’est chez les philosophes grecs qu’on la trouve exprimée et conceptualisée, dans le cadre particulier qu’est la cité. La démocratie est née dans les cités grecques, à Athènes en particulier, 6 siècles avant J.-C.

Pratique de gestion du pouvoir, la démocratie antique est considérée comme limitée, car le pouvoir, au lieu d’être directement exercé par le peuple ou ses représentants, va être exercé par des représentants élus au moyen du suffrage [SR1] : c’est l’assemblée du peuple qui décide après que chacun a pu s’exprimer, et la décision est prise à la majorité des voix.

Aujourd’hui, le citoyen est au centre de la démocratie participative, ce qui n’était pas tout à fait le cas dans la Grèce antique dans la mesure où les esclaves, les femmes et les étrangers n’étaient pas considérés comme des « citoyens ». Sociétés esclavagistes par excellence, les cités étaient dominées démographiquement par les esclaves.

C’est ainsi qu’on estime à un dixième de la population le nombre de personnes qui bénéficiaient de ce statut de citoyen. La vision moderne de la démocratie suppose le « gouvernement du peuple, par le peuple, et pour le peuple », formule attribuée à Abraham Lincoln. La démocratie moderne n’est pas la démocratie antique, limitative et indirecte.
Les formes constitutionnelles prises par les régimes démocratiques sont diverses, mais elles obéissent toujours à un fonctionnement au centre duquel figurent les citoyens.

Nous allons laisser là les dieux grecs et leur panthéon pour retomber dans nos réalités.

Le mot « culture » a été tellement galvaudé qu’il ne me paraît pas nécessaire de s’y accrocher, pour ramener une énième définition, qui du reste renvoie à toutes les autres. C’est là un exercice apprécié par ceux qui ne ressentent pas assez l’Afrique, ses langues et ses concepts endogènes et qui empruntent les langages et artifices scientistes et néo-académiques pour mieux étourdir les publics qui leur sont attachés.

Permettez que je parle de patrimoines et de valeurs. Et pour résumer ma pensée en la matière, permettez que je rappelle quelques extraits de ce manifeste que j’ai eu l’honneur d’écrire, au nom des écrivains et activistes culturels du Mali, je cite :

« Le patrimoine, ce sont des biens communs, matériels et immatériels, tous les savoirs, qui appartiennent à tous et dont la communauté toute entière a hérité.

Ce sont les sites historiques et culturels, les chartes sociales et politiques qui lient les communautés, à l’image de Kurukanfuga. Traces immatérielles et insaisissables, les chartes fondent la civilité, la paix et l’entente entre individus, entre groupes, entre voisins, entre gens différents.

Le patrimoine, ce sont tous les marqueurs d’identité, les monuments humains, tout ce qui se bâtit au présent et qui, pour les générations à venir, porte la marque des constructions culturelles. Le patrimoine, ce sont tous les biens et produits culturels, récents ou en cours de construction par les écrivains, les créateurs et les visionnaires contemporains. » Fin de citation.

Parler de « culture et démocratie » revient à tenter de déceler l’interrelation, les interconnections, les liens. Si la Grèce esclavagiste a produit une démocratie sur mesure qui exclut 90 % de la population, qu’en est-il de l’Afrique dite francophone, expressément invitée par le sommet de La Baule à entrer en démocratie ?

Il faut savoir que l’Afrique en ce début des années 1990 est sur le point d’imploser en raison de la volonté de changement manifestée par les étudiants et les cadres. En dépit de ce combat que ses forces sociales livrent aux régimes dictatoriaux, il règne dans le monde occidental un climat pourri, qui fait de l’Afrique le pire des schémas qui se puisse rencontrer. Il y avait un mot, horrible, pour désigner cet état d’esprit : l’« afro-pessimisme ».

Mais cet afro-pessimisme se fondait sur divers constats négatifs : régimes putschistes et/ou de parti unique, corruption à plein nez, mauvaise gouvernance politique. L’Afrique, pour citer Réné Dumont, est « mal partie », ou encore « étranglée ».

Ces années  1990 vont propulser l’Afrique dans de grands changements en matière de gouvernance. Décentralisation, pluralisme et indépendance des médias, pluralisme politique intégral, etc., vont entraîner des choix institutionnels qui vont révéler rapidement leurs limites. Les hommes vont asservir les institutions et les soumettre à leurs exigences. Les républiques bananières peuvent-elles engendrer autre chose que des démocraties bananières, s’était écrié un éditorialiste malien… Ce qui faisait dire à Abdou Diouf que « la démocratie… c’est un état d’esprit ».

Vingt ans après son entrée en démocratie dans les années 1990, le Mali pour sa part fait l’amère expérience de fractures profondes dues à une corruption généralisée, au clientélisme politique, à la dilapidation à grande échelle des maigres ressources de l’État, à la gestion présidentialiste désastreuse du pouvoir.

En quelques jours, quelques heures, sans qu’il y ait besoin d’une opposition structurée sur le modèle de la démocratie parlementaire, la rancœur populaire a fait basculer un régime considéré comme le fleuron de la démocratie en Afrique, révélant du coup les graves lacunes de la gestion du pouvoir et des ressources de l’État. La gouvernance politique révèle partout en Afrique son caractère prédateur. Rien à voir avec le chef de village respectueux des biens des villageois auquel font référence nos chartes sociales et culturelles.

Où sont les valeurs culturelles de référence ? Sont-elles décalées ? En déphasage ? La gouvernance politique et ses travers ont-ils quelque chose à voir avec ces valeurs-là, qui ont pour nom respect du bien public, probité, rigueur, respect de la collectivité et de ses biens, respect de la parole des engagements, si vous préférez, obligation de rendre compte, humilité… Ces valeurs-là sont-elles valables seulement au village ? Du reste est-ce que le village lui aussi n’a pas basculé ces valeurs ?

Quelle est la part de nos héritages culturels ? De quelles valeurs se réclament ces gouvernances africaines ? Les réussites et les échecs doivent-ils être compris comme l’échec des valeurs portées par les communautés et les leaders qu’elles se sont donnés ?

Les défis du moment et la culture comme levier

Le Comité de réflexion pour la survie du Mali, piloté par le Pr Abdou Traoré, dit Diop, estime que le Mali est en train de perdre, je cite :

«  le pari de l’unité nationale
 le pari de la justice sociale
 le pari de l’intégrité territoriale
 le pari de l’État démocratique (avec les attributs d’un État de droit, des libertés collectives et individuelles et de la bonne gouvernance)
 le pari de l’intégration sous-régionale et de la coopération internationale
 le pari du développement »
Fin de citation.

Parlant de l’esprit qui a présidé à la création de l’emblématique maison d’édition Présence Africaine, Jacques Rabemananjara disait ceci au Congrès des écrivains et artistes noirs de 1956 : « Tant d’injustices et les redresser, tant d’aliénation et les combattre, Présence Africaine est fille de ces préoccupations. » Fin de citation.

Écrivains et éditeurs se sont longtemps reconnus dans cette formule de Rabemananjara. Cette profession de foi des précurseurs de la littérature et du combat politique a alimenté le combat de toute une génération, car Présence Africaine a préparé les élites à la lutte pour l’indépendance, aidé l’école et l’Université en Afrique et façonné la conscience des nouvelles élites.

De même, Aimé Césaire a eu ces mots que des générations de militants ont repris : « Faites de moi la bouche de ceux qui n’ont pas de bouche. »

Artiste engagé ! Écrivain engagé ! Ces terminologies voulaient dire quelque chose pour les artistes et écrivains d’une certaine génération… Qu’en est-il aujourd’hui ?

Le 16 juin 1999, dans son discours d’investiture comme président d’Afrique du Sud, Thabo Mbéki déclarait : « Le xxie siècle sera africain. »

À la suite de cette prophétie, le président sud-africain et ses conseillers, dont certains sont issus du Black consciousness, vont petit à petit, au cours des mois et des années qui suivent, faire état d’un nouveau paradigme politique : la renaissance africaine.

M’Beki voulait marquer son mandat d’un signe majeur : la renaissance africaine doit permettre de construire, dit-il, « un nouveau monde africain…  fait de démocratie, de paix et stabilité. »

Le discours de Mbéki propose comme remède que l’Afrique se penche sur son passé précolonial considéré comme glorieux et source de fierté. Disant cela, Mbéki fait appel aux thèses de Cheikh Anta Diop relatives aux apports de l’Égypte ancienne à la civilisation mondiale. Jusque-là rien de vraiment nouveau, bien d’autres avant lui avaient endossé les mêmes thèses.

L’Afrique du Sud sous l’apartheid ayant été davantage un prolongement naturel de l’Europe plutôt qu’une continuité de l’Afrique, il était indispensable pour ses dirigeants sortis d’apartheid de procéder à un recentrage, un déplacement des axes. Toutes choses qui étaient rendues obligatoires par le besoin de se donner un destin en Afrique, à la mesure de son poids politique, économique, militaire.

Que faire face à tant de savoirs et de valeurs? Comment opérer?

Quelles sont les dynamiques qui sont en jeu aujourd’hui?

Comment infrastructurer notre abordage de la démocratie ?

Infrastructurer

Aujourd’hui, nous devrions « infrastructurer », pour parler comme le Pr Joseph Ki Zerbo. Infrastructurer, c’est créer les conditions de communication et de formation en vue d’une perception claire et intelligible des principes démocratiques. De la citoyenneté. Des principes éthiques en matière de gouvernance. Des contre-pouvoirs que permet le jeu démocratique.

La communication et la formation à imaginer devraient s’appuyer sur le développement de l’école et de la culture.

Mieux infrastructurer le secteur de la culture, c’est former les créateurs aux enjeux du « choc des cultures », c’est professionnaliser les métiers, s’organiser pour maîtriser les coûts et les circuits, obtenir l’aval du système financier, faire pression afin que l’État veille aux bons principes.

S’agissant de l’école, les professionnels du livre et les artistes contribuent de manière décisive à son développement. Un système éducatif et une société modernes reposent sur bien des acteurs et produits, au nombre desquels des écrivains, des éditeurs, des artistes.

La politique éducative scientifique et culturelle des pays développés intègre à l’école les ateliers de créativité artistique sur le dessin, la musique, la danse, l’écriture, comme complémentaires de l’enseignement des disciplines classiques. Mieux, comme déclencheur de capacités pour les jeunes enfants. Écrire s’apprend dans le sens où il faut pratiquer les techniques, apprendre à structurer la pensée, à faire des synthèses, à s’exprimer correctement. L’enseignement des techniques d’expression est à la lisière de plus d’une discipline, car il fait intervenir la communication, la stylistique, les techniques de l’expression orale.

À partir de l’école, il faut servir au jeune enfant des enseignements sur les questions éthiques, la citoyenneté, l’histoire des idées, l’histoire de l’Afrique, la philosophie de l’histoire. En somme, comme le dit l’UNESCO, « édifier les remparts […] dans la tête des nouvelles générations ».

En guise de conclusion

En ce moment, une certaine perplexité caractérise le monde du livre et de l’écrit. Après Sartre et Rabemananjara, un écrivain, un artiste, c’est quoi, en définitive ? Et à quoi sert-il ? Peut-on dire qu’il s’agisse encore d’un statut et d’un produit stratégiques ? Cet écrivain ou cet artiste, peut-il changer la société et le monde ?

Pour l’Afrique, en cette étape, l’écrivain et l’artiste demeurent plutôt des transcripteurs des mémoires menacées de disparition, des passeurs des savoirs, de la singularité et de l’interculturalité, des penseurs qui s’adressent à l’Afrique, qui l’aident à réfléchir, à penser, qui se battent pour que le continent ne soit pas le consommateur passif des produits et concepts créés par les autres.

Disant cela, je ne pense pas seulement aux littéraires, mais aux artistes, aux opérateurs culturels, à tous ceux qui, toutes disciplines confondues, peuvent traduire l’Afrique. Nos sociétés, partie prenante dans le monde, ne participent pas assez aux réseaux mondiaux de production et de diffusion des contenus à caractère culturel, éducatif, scientifique, etc. Nous ne contrôlons même pas ce qui fait notre image.

Le livre et les arts doivent plus que jamais « transcrire l’Afrique », afin de produire des contenus. La « création de contenus », comme objectif de développement de la recherche, ne ressemble pas aux idéologismes qui ont calibré la mission de l’écrivain et de l’artiste au cours des années pré et post-indépendance. C’est une nouvelle réalité, à satisfaire. 

Politiques culturelles

L’aticle 8 de la Charte de la renaissance culturelle africaine dit ceci : « L’expérience des décennies précédentes recommande de procéder à un renouvellement en profondeur des approches nationales et régionales en matière de politique culturelle. » (Khartoum, 2006)

Je m’interroge : que vaut la capacité de créativité de nos communautés de plus en plus projetées par le satellite sur la toile mondiale ?

Que peut le Fonds culturel africain pour aider nos sociétés à atterrir sur la toile mondiale sans préjudices pour ses enfants ?

Nous avons besoin, de toute urgence, que soient actionnés deux schémas de travail : la créativité d’un côté et de l’autre la production de la pensée.

La créativité d’abord. La production d’une pensée, de produits et biens culturels, s’opère dans un contexte de plus en plus extraverti. Les dérives de la gouvernance actuelle en Afrique ont pour noms fraudes, clientélismes ethniques et régionalistes, corruption des élites et mafias émergentes, toutes choses qui entraînent de grandes fractures sociales et économiques. Des antivaleurs militent contre les principes de justice, d’équité, de travail bien fait, d’argent gagné à la sueur de son front, de probité, etc.

La production de la pensée. Ce sont les dirigeants africains qui ont le pouvoir. Les sociétés civiles instrumentalisées et les secteurs privés émergents ne comptent pas. Alors qui peut actionner une renaissance des idées ? Comment actionner une renaissance démocratique après les dérives des vingt dernières années ?

Quand nos dirigeants parlent de culture, on a l’impression que c’est un territoire à part. Mais en fait les actes publics ne reconnaissent que le jembé fola et les cantatrices. La culture, c’est en gros et en vrac. C’est tout juste s’ils admettent que la pensée soit la culture, puisque la dynamique de production de laboratoires de pensées, c’est ailleurs. C’est ailleurs qu’il y a les think tanks .

Si vous partez de cette conférence en disant qu’il faut refonder l’Afrique en partant de sa culture, ils vont être rassurés, car ils pensent avoir entendu des lieux communs, ce qui ne les inquiète pas.

Le monde occidental a quelque chose qu’il nous faut adopter et maîtriser : les réseaux universitaires, politiques et économiques entretiennent ce qu’on appelle des think tanks, des cercles de réflexion, qui font la réflexion à l’échelle occidentale, plus particulièrement aux États-Unis et dans les pays anglosaxons. Républicains et démocrates américains ont leurs think tanks qui font la gouvernance aux USA. Et si nous voulons nous aussi rebâtir l’Afrique, engager le combat pour les changements politique et économique, il nous faut nous interroger au préalable. Tout combat est d’abord pensé, tout schéma est d’abord issu de la réflexion. Vivement l’émergence de think tanks, car l’échec de l’Afrique, c’est l’absence de réflexion stratégique endogène.

Pour terminer, je vous invite à croiser ces deux propositions ou visions.

D’abord cette proposition d’Eva Joly, candidate à la présidentielle française de 2012 (1er tour)

« Une culture accessible à tous passe par la construction, avec les actrices et acteurs, d’une nouvelle fiscalité de l’art et de la culture, qui favorise la circulation des biens culturels « art et essai », en commençant par appliquer le taux super réduit de TVA aux œuvres écrites, littéraires, artistiques et philosophiques ».

François Hollande, pendant la même campagne : « Je lancerai un plan national d’éducation artistique. Je soutiendrai la création et la diffusion qui sont le levier de l’accès de tous à la culture. »

Je vous remercie.

L’atelier se déroule du 20 au 21 mai 2012 au Centre Soleil d’Afrique à Bamako (Hamdallaye ACI 2000, près du monument de l’Obélisque) et du 22 au 30 mai 2012 à Ségou, à la fondation Festival sur le Niger (ex-CMDT).

Contact au Centre culturel Kôrè de Ségou
Moussa BERTE, responsable des composantes Arts visuels et vivants
BP 39 – Ségou – MALI
Tél. : + (223) 76 07 29 57 / + (223) 63 34 29 46
E-mail : bertemoussa@yahoo.fr

Contact au Centre Soleil d’Afrique
Hama GORO
BP 6076 – ACI 2000 Hamdallaye – Bamako – MALI
Tél. : + (223) 20 29 00 23 / + (223) 76 05 39 93
E-mail : hamagoro@orangemali.net


Manifeste des écrivains et activistes culturels du Mali

Bamako, le 4 mai 2012

Depuis plusieurs semaines, de nombreuses zones de notre cher pays, le Mali, sont occupées par les forces du MNLA, de Ansar ad-Din, AQMI et autres mouvements armés.

Ces forces d’occupation ont créé les conditions d’une profonde déstabilisation de la nation malienne et de ses différentes composantes.

Nous sommes extrêmement préoccupés par la crise que nous vivons, notamment le drame humanitaire vécu par les déplacés et les réfugiés, les veuves et les orphelins. Le meilleur des ressources et potentiels d’un pays, ce sont ses hommes et femmes, ses patrimoines en tous genres ainsi que la paix et la sécurité sans lesquelles il n’y a pas de développement durable et de démocratie.

Au nom des patrimoines du Mali, patiemment construits au fur et à mesure des millénaires et des siècles ! Au nom des érudits touaregs héritiers des sites d’Es Souk ! Au nom des bâtisseurs d’empire, des savants et des écrivains, des explorateurs mandingues ! Au nom des catégories sociales qui ont animé les rites, les rituels et les coutumes ! Au nom des traitants de la savane qui ont bâti les économies précoloniales et les cités marchandes ! An nom des groupes sociaux qui ont fait les systèmes de production ! Au nom des chasseurs Donso qui ont fondé les villages et les traditions de défense ! Au nom des artistes et artisans des temps passés, des hommes mémoire qui ont construit les chroniques historiques et les traditions littéraires ! Au nom des traditions de résistance intellectuelle et militaire que nous avons élaborées au cours des siècles, chaque fois que notre espace s’est trouvé menacé ! Au nom du tissu social qui paraissait si bien tissé et des parentés construites par 52 ans de fréquentation au sein de la République ! Au nom de nos contemporains, vous tous qui avez ajouté à ces patrimoines matériels et immatériels !

Nous disons aux forces d’occupation que le cœur du Mali bat en chacun de ses enfants ! Le cœur du Mali bat en chacun de nous ! Que les groupes armés prennent garde ! Qu’ils redoutent la riposte des forces armées conjuguée avec la résistance intérieure !

Nous disons aux forces d’occupation de prendre garde aux patrimoines.

Le patrimoine, ce sont des biens communs, matériels et immatériels, qui appartiennent à tous et dont la communauté toute entière a hérité. Le patrimoine, ce sont les manuscrits qui font la singularité et la fierté de Tombouctou, du Mali et de l’Afrique, ce sont les stèles et mausolées, les demeures et les rues anciennes, toutes les structures bâties des villes anciennes, des sites historiques et culturels, tous les savoirs.

Le patrimoine, c’est aussi ce qui se bâtit au présent et qui, pour les générations à venir, porte la marque des constructions culturelles. Le patrimoine, ce sont tous les biens et produits culturels, récents ou en cours de construction par les écrivains, les créateurs et les visionnaires contemporains.

Le patrimoine, ce sont les chartes sociales et politiques qui lient les communautés, à l’image de Kurukanfuga. Ces chartes fondent les rapports sociaux et les relations intercommunautaires. Traces immatérielles et insaisissables, elles fondent la civilité, la paix et l’entente entre individus, entre groupes, entre voisins, entre gens différents.

Le patrimoine, ce sont tous les marqueurs d’identité, plus récents, que sont les monuments, lieux culturels et monuments humains. À cet égard nous élevons une protestation vigoureuse contre les dégradations subies par le monument de Ginna Dogon à Douentza, le monument Alfarouk et les mausolées des saints de Tombouctou. La République du Mali est laïque. Nous condamnons fermement toute atteinte à la diversité culturelle, à la diversité cultuelle et appelons au respect de tous les patrimoines, sans exclusive.

Le mouvement Malivaleurs, la Coalition malienne pour la diversité culturelle, le Collectif des écrivains du Mali rassemblés dans PEN-Mali, La Médina, Balani’s et tous les activistes culturels lancent le présent appel au MNLA, à Ansar Ad-Din, à AQMI et autres mouvements armés afin qu’ils respectent tous ces patrimoines qui appartiennent à l’Humanité entière.

Pour compter de cet instant, nous rendons les groupes armés comptables de tous les crimes et violations de droits ! Nous les rendons responsables de toutes les atteintes aux patrimoines ! Pour compter de ce jour nous nous constituons partie civile contre tous les mouvements armés, leurs cadres dirigeants et leurs membres identifiés. Nous invitons pour ce faire les avocats du Mali et de tous pays à nous appuyer dans ce combat.

C’est dans ces patrimoines que la nation va puiser pour tenter de nouer le dialogue.

D’abord et avant tout le dialogue!

Au nom de la raison, de la sagesse et de l’intelligence ! À cause de l’écrasante majorité des populations touarègues et arabes qui portent la République dans leur cœur et qui n’ont pas accepté la partition ! La République doit bien cela à tous ceux du Nord du Mali qui participent depuis toujours à la constitution de la richesse nationale ! La République doit bien cela aux nombreux producteurs et travailleurs, cadres intellectuels et agents de l’État issus des communautés nomades, qui, en dépit de tout, vivent sur le sol du Mali ! Ou qui ont dû s’expatrier! Au nom de ces républicains, nous devons nous parler plutôt que de faire parler les armes, essayer de panser les blessures, en un mot reconstruire notre pays abîmé et meurtri.

Ceci est un appel à la raison ! Et si le dialogue est épuisé, alors, nous appellerons à la riposte généralisée ! Nos appellerons à la résistance !

Signataires : Malivaleurs, Coalition malienne pour la diversité culturelle, Collectif des écrivains du Mali rassemblés dans PEN‐Mali, La Médina, Balani’s

Contact : M. Ismaïla Traoré, président de PEN-Mali
Tél. : (+223) 66 79 24 40
E-mail : sahelienneedition@yahoo.fr

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À lire à ce sujet :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retour sur la 17e Journée mondiale du livre et du droit d’auteur

Des articles sont parus cette semaine dans la presse au sujet de cette journée consacrée au droit d’auteur et à la liberté d’expression, en contexte de crise au Mali.


Maaya entrepreneuriat. Le modèle d’entrepreneuriat du Festival sur le Niger / Maaya Entrepreneurship. The Entrepreneurial Model of the Festival sur le Niger, de Godelieve Spaas

Présentation : À Ségou, Mamou Daffé et son équipe ont construit un label d’évènement culturel, le Festival sur le Niger, qui a su relever le défi énorme de faire de cette ville malienne un lieu où venir et séjourner devient incontournable.
Le Festival sur le Niger repose sur un modèle d’organisation à caractère collégial qui mérite d’être connu. À travers sa vision et ce livre qui en porte témoignage, Mamou Daffé développe un discours qui reflète à la fois les valeurs fondatrices de notre société et les avancées de notre époque.
Il est allé puiser dans les fondements de notre culture le concept malien de l’humanisme, le « maaya« , pour s’engager avec ses pairs hôteliers et acteurs culturels dans le développement local de Ségou, axé autour d’un évènement culturel.
Ségou s’élève progressivement  aujourd’hui au rang de grande cité économiquement et culturellement viable. Cela grâce au maaya, ce concept qui a permis un enracinement de l’humanisme dans nos sociétés avec un sens aigu du partage et de la communauté.
Le Festival sur le Niger nous invite à explorer les voies pour une renaissance de l’entrepreneuriat. Le modèle qu’il a créé se fonde à la fois sur la prise en charge des besoins d’une communauté unie, solidaire et entreprenante, et le recours aux exigences de la gestion moderne.

Parution : Février 2012
Cet ouvrage a été réalisé grâce un financement de la fondation DOEN.

Dans la presse : retrouvez les articles parus sur ce titre

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23 avril 2012 : PEN Mali célèbre la 17e Journée mondiale du livre et du droit d’auteur

Depuis 1995, l’Unesco a déclaré le 23 avril « Journée mondiale du livre et du droit d’auteur ».

La 17e Journée mondiale du livre et du droit d’auteur sera célébrée dans notre pays au cours d’une grande mobilisation institutionnelle et intellectuelle fédérant une dizaine d’organismes publics et associatifs au nombre desquels :

La commission malienne pour l’UNESCO
Le Bureau malien du droit d’auteur
La Coalition malienne pour la diversité culturelle
PEN International-Mali, réseau de 50 écrivains maliens
Le projet « Appui à la langue française », ministère de l’Éducation
Acte Sept, La Sahélienne, opération Rue des Écrivains…

L’ORTM et les médias privés vont ouvrir, le temps d’une journée, leurs colonnes et antennes aux auteurs, éditeurs, libraires, bibliothécaires, journalistes, promoteurs du livre et lecteurs pour des émissions spécialisées et des débats sur la promotion de la lecture, l’industrie du livre et la protection de la propriété intellectuelle.

Outil d’éducation, de communication et de rapprochement, le livre doit trouver ce jour-là sa place dans chaque foyer.

Le président de PEN Mali,
Ismaïla Samba Traoré

PROGRAMME

Débats sous la présidence de Mr Cheick Oumar Sissoko. Certains participants vont énoncer des principes et des propositions pour :
– Documenter la notion de territoire et la reconstruction d’un pays apaisé ;
– La défense des manuscrits et patrimoines de Tombouctou ainsi que tous les patrimoines mis en danger par les intégrismes qui nous menacent ;
– De nouveaux mécanismes de développement de l’éducation et de la culture fondés sur le respect des écrivains et des opérateurs de la filière du livre ;
– De nouveaux paradigmes pour un Mali meilleur.

Exposition de livres avec des signatures d’auteurs

Adoption d’une déclaration sur les patrimoines et sur la gouvernance.

INFORMATION PRATIQUES

Date et heure : lundi 23 avril 2012, de 9h à 12h30
Lieu : immeuble La Sahélienne à Bako Djikoroni ACI, rue 593, porte 164 (face au commissariat de police du 15e arrondissement)

Pour toutes informations complémentaires, contacter le commissaire aux relations extérieures : (+223) 65 88 08 69 / (+223) 78 45 42 03 / (+223) 78 12 32 05

Création de PEN Mali

En décembre 2011, à Dakar, au cours d’une séance de travail entre Ismaïla Samba Traoré, directeur des éditions La Sahélienne, et Alioune Badara Bèye, président de l’Association des écrivains du Sénégal et directeur exécutif du réseau PEN Afrique, il est ressorti que le Mali n’était pas membre de PEN International. Cette prestigieuse association d’écrivains, reconnue par l’ONU, promeut la littérature et la liberté d’expression. Originellement nommée PEN en 1921, pour « Poets, Essayists and Novelists », elle se veut désormais simplement « PEN » (« plume » ou « stylo » en anglais).

À son retour à Bamako, l’écrivain-éditeur a tenu une assemblée générale et animé de nombreuses concertations qui ont visé à combler cette lacune. C’est ainsi qu’est née une antenne de PEN International au Mali, qui se trouve ainsi raccordé aux réseaux africain et international des PEN. La cellule malienne du PEN Club international vise à promouvoir la littérature malienne et à défendre les droits des écrivains, critiques littéraires, chercheurs et journalistes.

Ismaïla Samba Traoré a été reçu le 7 février 2012 par le ministre de la Culture du Mali, M. Hamane Niang, au cours d’une audience à laquelle était présente une importante délégation de PEN Sénégal conduite par Djibril Falémé Diallo et Seydi Sow.

La charte de PEN, article 7

« Le PEN défend le principe de la libre circulation des idées entre toutes les nations et chacun de ses membres a le devoir de s’opposer à toute restriction de la liberté d’expression dans son propre pays ou dans sa communauté aussi bien que dans le monde entier dans toute la mesure du possible. Il se déclare en faveur d’une presse libre et contre l’arbitraire de la censure en temps de paix. Le PEN affirme sa conviction que le progrès nécessaire du monde vers une meilleure organisation politique et économique rend indispensable une libre critique des gouvernements et des institutions. Et comme la liberté implique des limitations volontaires, chaque membre s’engage à combattre les abus d’une presse libre, telle que les publications délibérément mensongères, la falsification et la déformation des faits à des fins politiques et personnelles. »

Le bureau de PEN Mali

  • Président : M. Ismaïla Samba Traoré
  • Présidents d’honneur : M. Albakaye Ousmane Kounta, M. Youssouf Tata Cissé et Mme Aminata Dramane Traoré
  • Secrétaire général : M. Moussa Sow
  • Secrétaire générale adjointe : Mme Hanane Kéïta
  • Commissaires chargés des relations extérieures : M. Adama Traoré (Acte Sept), M. Drissa Diakité et M. Akori Ag Iknane
  • Commissaires chargés des publications : M. Ousmane Diarra, M. Amadou Chab Touré et M. Barou Kanouté
  • Commissaires chargés de l’organisation des évènements : Mlle Salimata Togora, Mlle Aïcha Diarra et M. Fodé Moussa Sidibé
  • Commissaires chargés des conflits : M. Bobo Kéïta, M. Niakan Haïri Diarra
  • Trésoriers : Mme Diadji Dicko et M. Adama Fankélé Traoré

Évènements de 2012 : appel à manuscrits

Les éditions La Sahélienne éditent depuis deux ans des livres dont certains, à travers la collection « La dune verte », portent sur l’univers touareg, les sécheresses et les rebellions.
Les évènements en cours au Mali nous invitent à étendre cette action, dans l’urgence, en suscitant l’écriture de nouveaux ouvrages sur la crise actuelle. Notre but est d’éclairer les Maliens et tous les amis du Mali afin qu’ils disposent d’un maximum de repères pour l’analyse.

En juin 2012, un colloque international se tiendra sur le thème « Pratiques “démocratiques’’ et fracture sociale au Mali ».

COMMENT SOUMETTRE UN MANUSCRIT

Quatre livres paraîtront au mois de mai 2012 sur les thèmes présentés plus bas.
Les manuscrits soumis devront s’inscrire dans l’un de ces thèmes. Chaque livre accueillera une dizaine de contributions, d’une longueur de 10 à 25 pages en format A4 (Times New Roman, 12 pt).
Envoyer votre manuscrit à sahelienneedition@yahoo.fr avec pour objet : « Appel à manuscrits 2012 – Thème [numéro du thème] »

POURQUOI CET APPEL À MANUSCRITS ?

À propos du Nord du Mali

Les Maliens dans leur ensemble ne connaissent pas très bien le Nord du Mali, mais les idées reçues foisonnent. Les rebellions passées ne semblent pas avoir été capitalisées, malgré la multiplicité et la diversité des acteurs qui en sont la mémoire. D’une rébellion armée à l’autre, l’histoire semble se répéter, les erreurs aussi. Notre programme veut contribuer à vaincre les idées reçues en documentant les faits.

À propos des tensions politico-militaires en cours depuis janvier 2012

Partout dans le monde, les récits de vie des acteurs du changement social, les récits d’évènements, les analyses et prises de position des personnalités publiques documentent l’histoire politique des pays.
Au Mali, ce n’est pas le cas. Les changements en douceur comme les révolutions ne sont pas documentés. Les expériences réussies et les échecs non plus. Les hommes publics n’écrivent pas sur leur action. Ils ne sont pas dans une culture de compte rendu et cela a porté préjudice à la mémoire des faits et des évènements qui ont caractérisé la vie politique du pays.

THÈMES DES QUATRE LIVRES PROGRAMMÉS

Thème 1 – Les indignés de Kati
Sous-thème 1 : la corruption de la chaîne de commandement et la rancœur des soldats
Sous-thème 2 : Aux origines d’une mutinerie
Sous la direction de (à déterminer)

Thème 2  Idéologies, réseaux et acteurs au Nord du Mali
Sous-thème  1 : Économie du narco-trafic et des prises d’otage
Sous-thème 2 : Sarkozy, la crise libyenne et la géopolitique de la rébellion
Sous la direction de (à déterminer)

Thème 3 Mali : quand la pratique « démocratique » fracture la société
Sous-thème 1: Les milliardaires démocrates, les bébés milliardaires et l’autre Mali
Sous-thème 2 : les acteurs du consensus et de la gouvernance ATT
Sous la direction d’Abdou Traoré dit Diop et (à déterminer)

Thème 4  Dix figures de femmes et d’hommes entre Kati et Kidal
Sous la direction de Sidi Alamine Ag Doho et Ismaila Samba Traoré

Cercle vicieux, de Mohamed Ag Ahmedou

Quatrième de couverture : Selon Mohamed Ag Ahmedou, les Maliens n’ont pas encore pris suffisamment conscience de cette règle axiomatique du philosophe grec Xénophon qui disait : « Subvenir aux besoins de l’État est la plus haute vertu après la crainte des dieux. » Dans un style empreint d’humour, l’auteur invite ses compatriotes à amorcer un revirement fondamental dans leur rapport au fisc pour qu’il soit enfin envisageable de remplacer dans le pays « les nombreux cercles vicieux par des enchaînements vertueux, structurants et efficients ».

L’auteur : Mohamed Ag Ahmedou est né en 1968 à Tombouctou. Il est diplômé d’administration publique à l’ÉNA de Bamako (promotion 1988-1992) et titulaire d’un DESS dans la même spécialité, obtenu à l’ÉNA de Paris-Strasbourg (cycle international Muhammad-Yunus 2008-2009). Il est fonctionnaire des Douanes maliennes depuis 1996 et a suivi au cours de la même année, huit mois durant, un « peloton spécial » à l’école militaire interarmes de Koulikoro, qui a fortement contribué à raffermir son sens de l’État.

Parution : 2012
En coédition avec L’Harmattan

Acheter le livre :
– Dans tous les points de vente des éditions La Sahélienne
– Sur le site de l’Harmattan (version papier ou numérique)

Revue de presse :

Mohamed AG AHMEDOU

Mohamed Ag Ahmedou est né en 1968 à Tombouctou. Il est diplômé d’administration publique à l’ÉNA de Bamako (promotion 1988-1992) et titulaire d’un DESS dans la même spécialité, obtenu à l’ÉNA de Paris-Strasbourg (cycle international Muhammad-
Yunus 2008-2009). Il est fonctionnaire des Douanes maliennes depuis 1996 et a suivi au cours de la même année, huit mois durant, un « peloton spécial » à l’école militaire interarmes de  Koulikoro, qui a fortement contribué à raffermir son sens de l’État.

Livre paru aux éditions La Sahélienne
– Cercle vicieux, coll. « 50 voix », 2012