Ce petit roman, presque une nouvelle, prend comme point d’appui, la gémellité. On sait à quel point en Afrique (mais pas seulement) et quels que soient les peuples, elle peut être source de fierté, de croyances, d’interprétations, de rituels, voire de pouvoirs… pour ne rien dire de la fascination universelle qu’elle suscite. À Farabougou donc, naissent dans la joie générale, Adam et Hawa, petites filles en tous points semblables.
Charmantes, travailleuses et bien élevées, ainsi grandissent-elles, devenant du même coup fort sollicitées et bien vulnérables, notamment la plus jolie des deux… Le père la verrait bien mariée, la sœur ne sait que faire pour la remettre sur le droit chemin et la prémunir d’une telle perspective. Heureusement, les livres de la bibliothèque sont là, et aussi les camarades d’école et leur directeur, mobilisés avec bientôt tout le village : l’école pour laquelle tout le monde s’est battu est la meilleure des voies contre l’obscurantisme. Les parents retrouvent leur bon sens. Tout finit bien.
Le propos, on le voit, est résolument démonstratif. Le plus dur étant de lire, sans la moindre des poésies et dans les termes les plus crus, tous les désastres physiques qui guettent les jeunes filles trop légères, tout cela rompant avec le ton premier du récit (où on apprécie de lire les us et coutumes autour des jumeaux au Mali). Ou comment la littérature jeunesse se met, en y perdant parfois son charme, au service de l’éducation. Le petit ouvrage se clôt par quatre cas de gémellités « extrêmes » dans le monde.
Illustrations : Karim Diallo.
Parution : 2010